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Brouillon d'un disc​-​compact

by Les Monsieurs

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1.
Trapper la bête, Dans le bout’ de la cuisine. Trapper la bête, Qui a fait son nid entre nous, Avec ses dents des trous, Dans les muffins, Avec le glaçage rose cheap, Qui goûtait la scrap. Le glaçage rose de fête. Trapper la bête, Qui m’arrache les oreilles. Trapper la bête, Qui veille après veille, Se saoûle à même ma fierté, J’ai les convictions, En fond de bouteille, La foi décalissée. REFRAIN Je le sais que tu la vois, toi y too. Que tu lui donnes, nos vielles croûtes de pain. Mais c’mon, minou, fuck pas le chien, Il y a en masse de bibittes tout seul, en magasin. Trapper la bête, Qui a chié le calorifère. Trapper la bête, En plein milieu de l’hiver, Les chaufferettes dans le plancher, L’hydro a blasté. Le bon temps a refoulé, Je te dis que ça réchauffe pas fort, la face de la reine frostée. Trapper la bête, Qui a mangée mon restant de rimes. Trapper la bête, Là il ne me reste plus de mots qui fit. Il me reste juste : prélart, tupperware, perruche, Épiphanie, pâté-chinois, déshumidificateur, Sous-sol d’Église. REFRAIN Trapper la bête, Qui a grugée ma boussole. Trapper la bête, Perdu entre le lavabo pis la bol, Avec des sons pis des paroles. Où est-ce que je m’en va? Maudit éthol. Peut-être bien sur un Mi bémol. Retrouver la bête Pis son poil dans mon café. Retrouver la bête, Morte sur le plancher, Qui me donne rien que le goût de brailler. Il me semble que je vais m’ennuyer, Et puis fuck, Je vais la faire empailler. REFRAIN Je le sais que tu la vois, toi y too. Que tu veux pas que je l’amène, quand je prends mon bain. Mais c’mon minou, fuck pas le chien. Je suis une bibitte tout seul de moins, Avec ma bête morte qui me tient par la main, Pour ne pas que je me perde dans les allées du, Magasin
2.
Doc TV 03:35
Assis sur le sofa d’opération, J’attends depuis une cuple d’heures. Aveuglé par les néons, C’est là l’entrée du bon docteur. Les grandes lunettes épaisses pis noires, Qui sont perchées au bout de son nez, Laissent deviner des yeux charognards, Qui chassent un sujet à dévorer. La tête un peu dans la brume, Les yeux dans’ graisse de binnes. Je me sens lâche, je me sens heureux, Le Doc tranquille sort son égouine. Assis, je me divertie jusqu’à ce que soit passée, L’idée de me soumettre au supplice de penser. Je m’évache dans ma propre complaisance. Jusqu’à ce que soit atteint le confort, je continue la quête d’inconscience. Face à la farce qu’est ce taudis et cette ostie de vie, Qui se vit dans la vacuité et le contentement de l’essence, L’illusion de l’extase, l’excès de l’insignifiance. Le Doc me fend la tête en deux, Puis il m’installe une belle penture. L’écran qui griche devant les yeux, La vie des riches a l’air bien dûre. Je sens ses grands gants noirs, Fouiller dans le fond de ma tête. Le Doc est en forme puis il accélère, Il vide ses vidanges à la grosse barouette. En symbiose avec le sofa, je me sens vivre pour la première fois, Alors que mes sentiments deviennent ceux à l’écran. Je me plais à mépriser ses ratés pour qui je vote si souvent et qui finiront par me faire vivre de grandes émotions, Lorsqu’enfin seront étalés leur bas instinct en direct à la télévision. Incapable d’opinion ma pensée fond et coule à flot sur mon front, Se sentir investie d’une grande mission, continuer la diffusion. Diffuser par et pour le capital et la demande général. Denis Lévesque confident de Dieu mon archevêque, prêche la parole des portefeuilles pour maintenir l’aliénation, Des grosses Micheline assises tout seul dans leur salon. Va, au grand guerrier de la diffamation des mal aimés de la grande scène, Et fait de faits divers la fabrique de divertissement à cinq cennes.
3.
Quek' chose 07:21
Le cadran m’fend les oreilles, C’est brun d’in craques du bain. Les jours sont tout’ pareils, Le voisin sort ses bouteilles à sept heures du matin. Dix piasses de l’heure, La douche pisse de l’eau frette. La semaine de quarante heures, Le bonheur d’in jambes, sait pu où s’mettre. J’me réveille à genoux devant l’Dieu, Du huit à cinq toute la journée. Grand messe a toué jours, Pu de Jésus pour nous sauver. On chante en cœur depuis qu’on est jeune, Un « Peuples à genoux, attend ta délivrance » Su’a chaîne de montage du réel, Dans nos emballages individuels. On s’pose pas d’questions, on a pas l’choix, Pour manger pis vivre, pour se payer le droit. La volonté à bout’ de souffle, Les veines pluguéessu’a cafetière. La radio en boucle qui camoufle, En dessous d’sa toile de fond, not’ p’tite misère. REFRAIN La vie pognée dans l’engrenage d’la patente, D’la maudite machine, Se plie l’échine devant la marde dans son apothéose. Travailleur chez Tim ou cheap labor en Chine, Y s’rait peut-être temps qui s’passe... quek’chose C’est là, c’est écrit dans l’journal, On s’fait fourrer, c’est débile. C’est gros comme un orignal, Un orignal au centre-ville. Y’a tu quelqu’un qui peut me fronter Encore un peu d’espoir. Emmitoufler dans l’quotidien, Le cœur à ciel ouvert Bin non mon homme relaxe tes nerfs, Va fumer une top, bois ta p’tite bière. Anyway tu peux rien y changer, Ma allez prendre une marche, ça va me calmer. À Montréal, les robineux au printemps, Poussent comme des fleurs, d’in craques du ciment. Parce que nos gouvernements, Sèment du bien commun, modifié génétiquement REFRAIN Quel choix ont a d’autre, Que celui-là de prendre la rue. Imaginez le monde avec les pauvres, Qui s’disent la pauvreté y’en aura pu. Mais quand t’essaye de faire de quoi, Le gouvernement t’envoye ses chiens. Qui casse not’ gros party d’cuisine, Qui nous arrache le droit d’changer d’régime. « Bonjour ici le sergent servile, matricule balloney, Cette chanson est déclarée illégale en vertu du règlement P6, Qui cherche le silence social et à contrer les anarcho-terrorisss et les parano-marxistes. Envoyez, dispersez vous gang de jeune qui savent pas où ce qu’y s’en vont! » Le vivre ensemble tourne au vinaigre, Dans un pot d’langue de porc en cravate. Un discours haché mi-maigre. La langue néolibérale sent le passé date. Quand y’on abolit le mot, Des pauvres ça existe pu, d’Gaspé à Montréal. Y nous coupe la parole en p’tit morceau, Pour mieux que l’austérité s’avale.

about

Enregistré en décembre 2014 et sortie en mai 2016,
Brouillon d'un disc-compact se veut une compilation de 3 "pré-prod"
avant la sortie officiel du premier album.

Prise de son: Manuel Marie
Mixage: Les Monsieurs et Manuel Marie
Matriçage: Manuel Marie

credits

released May 6, 2016

Gab Leblond - Batterie
Phil G - Guitare
Sam - Basse
Simon - Autre guitare, voix

license

all rights reserved

tags

about

Les Monsieurs Joliette, Québec

Depuis 2014, le groupe lanaudois Les Monsieurs se promène sur les scènes du Québec. Pour son second record avec Placard à la réalisation, le groupe demeure dans un univers rock assumé alliant fuzz décapants et paroles engagées, mais s’aventure également dans un univers aux accents plus folks et intimistes.

Ville natale : Joliette, Qc / Montréal, Qc
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